ARTHRODESE ARRIERE PIED ASSOCIEE A UNE OSTEOTOMIE DE CORRECTION DE DEFORMATION VICIEUSE DU PIED
Principe
Blocage de plusieurs os entre eux pour supprimer les conflits articulaires douloureux
Correction par ostéotomie de l'os du talon pour corriger la déformation
Objectif
Réduction des douleurs lors de la marche
Contraintes
Immobilisation post opératoire de 6 semaines et interdiction de l'appui pendant 3 mois
Risques
- Défaut de consolidation
- Non correction de la déformation
- Boiterie douloureuse persistante
- Matériel d'ostéosynthèse à enlever ultérieurement si nécessaire
- Algodystrophie
Infection
PRECISIONS
L’anomalie
Arthrose de l'arrière pied, favorisée par la déformation vicieuse du pied mais la destruction de cette articulation peut aussi être liée à une fracture ou à un rhumatisme articulaire.
un bilan radiographique comportant un scanner apporte des précisions sur l'étendue des lésions, la topographie de l'affaissement articulaire, l'extension de l'arthrose aux interlignes voisins.
Principe de l’intervention
Le chirurgien a discuté avec vous l’indication chirurgicale ; Selon la balance bénéfice-risque, et en accord avec vous le chirurgien vous a proposé :
Arthrodèse de l’articulation à foyer ouvert par un matériel d’ostéosynthèse (plaque vissée, vis ,agrafe, broche, le choix dépend de la qualité de l’os jugée en cours d’intervention) pour assurer la stabilité, mise en place ou non d’une greffe de tissu spongieux prélevé à distance du foyer opératoire par une courte incision et une courte corticotomie
Réalisation d'une ostéotomie (couper l'os) du calcanéum (l'os du talon) pour obtenir une modification choisie de sa position; du coté de l'ouverture comblement de la cavité par une greffe osseuse prélevée à distance du foyer opératoire par une nouvelle incision et une nouvelle corticotomie; ou comblement par une allogreffe de banque (os de quelqu'un d'autre mais l'os prélevé le plus souvent au cours d'une prothèse de hanche est traité en laboratoire appelé banque d'os car il est vendu) ; stabilisation par une ostéosynthèse dont le type est décidée en cours d'intervention (agrafe, vis, broche, plaque vissée...); une ligamentoplastie est parfois réalisée pour équilibrer la balance ligamentaire.
L’intervention est bien codifiée, elle est le plus souvent réalisée sous anesthésie locorégionale, justifie d’une hospitalisation de quelques jours ; une ou plusieurs incisions sont nécessaires dont la taille dépend des difficultés rencontrées.
Le chirurgien vous a expliqué les autres alternatives (voir ci après) ; le chirurgien pourra, si nécessaire en fonction des découvertes per-opératoires ou d’une difficulté rencontrée, procéder à une autre technique jugée par lui-même plus profitable à votre cas particulier.
En l’absence d’intervention
Évolution vers un pied de plus en plus douloureux à la marche, possibilité de déformation évolutive du pied et de la cheville
Les alternatives
- Une orthèse d'immobilisation de la cheville
- Une infiltration de viscosupplémentation peut réduire les douleurs en recréant une interface visqueuse entre les deux os et limiter l’entrechoquement des deux os entre eux, l’efficacité d’une telle infiltration peut durer plusieurs années
- Les infiltrations de dérivés cortisonés agissent plus rapidement mais sont efficaces moins longtemps
Bénéfices de l’intervention et résultat final
- Sacrifice de mobilité résiduelle pour la diminution des douleurs dans un délai de 3 mois, la disparition des douleurs est parallèle à la consolidation de l’arthrodèse.
- La disparition des douleurs facilitera la marche mais le blocage de l'interligne calcanéo astragalien rendra difficile la marche en terrain irrégulier
- La récupération d'une marche fluide nécessite 6 à 12 mois
Les contraintes post opératoires - sous toutes réserves (une découverte en cours d’intervention peut les modifier) - les contraintes liées aux suites seront
- L’interdiction de l’appui direct sur le pied sera de 45 à 90 jours
- Pendant cette période immobilisation par une résine
- Pendant cette période le segment immobilisé sera la cheville
- L’interdiction de mouiller la plaie pendant minimum deux semaines et jusqu'à cicatrisation sinon le risque est l’infection post opératoire.
- L’arrêt de travail sera de 3 à 12 mois
- L’interdiction de pratique sportive sera de 90 jours à partir de l’intervention
- La rééducation avec un kinésithérapeute sera nécessaire dès la reprise de l’appui total (45 à 90j)
- La conduite automobile est interdite jusqu’à ce que le conducteur soit en pleine possession de ses moyens
- Le pied mettra 12 mois à prendre sa forme définitive car l’œdème du dos du pied est long à disparaître
- 3 à 12 mois seront nécessaires avant de pouvoir effectuer des activités sportives avec appui durable sur le membre inférieur
Le plus long à récupérer sera : la descente des escaliers
Sous toutes réserves car les suites peuvent être plus difficiles qu’indiqué et la survenue d’une complication peut laisser des séquelles handicapantes; certaines complications peuvent nécessiter une reprise chirurgicale.
Sous toutes réserves car une découverte en cours d’intervention peut modifier les contraintes post opératoires décrites ci-dessus et peut nécessiter une 2ème intervention.
Risque de séquelles et de complication spécifique à l’intervention décidée pouvant nécessiter une reprise chirurgicale :
Intolérance du matériel d’ostéosynthèse
La présence du matériel d’ostéosynthèse peut bloquer le mouvement d’un tendon ou d’une articulation, irriter et blesser une structure tendineuse ou nerveuse : l’ablation du matériel d’ostéosynthèse doit parfois être associée à la libération d’un tendon ou d’une articulation ou d’une branche nerveuse.
La non consolidation de l’arthrodèse est un risque non négligeable car la consolidation est délicate
Persistance des douleurs.
Déplacement de l'ostéotomie associée ou non à un bris ou déplacement du matériel d'ostéosynthèse
Non consolidation de l'ostéotomie
Risque d'évolution vers une arthrose (usure du cartilage articulaire) de la cheville ou de l'arrière pied par modification des contraintes qui s'exercent sur l'articulation.
Défaut de tension d'une ligamentoplastie responsable d’une persistance de douleur.
Lésion du nerf saphène responsable de douleurs névritiques
Le bris du matériel d’ostéosynthèse
Les lésions accidentelles tendineuses et vasculo-nerveuses sont exceptionnelles
Les complications dont le risque est commun à toutes les interventions sont (liste non exhaustive)
Pour plus d’information consultez sur le site : www.epaulemain.fr
La rubrique : infos pratiques chapitre : informations sur les risques et complications
Le manque de résultat
Nécessitant une deuxième intervention à un délai variable par rapport à la première.
L’hématome
Se résorbe le plus souvent spontanément ; nécessite rarement une reprise chirurgicale (évacuation et drainage).
Problèmes cicatriciels précoces
Nécrose cutanée : des berges ou plus étendue survenue favorisée par la difficulté chirurgicale ou l’état du membre suite à une maladie ou un accident,
Cicatrice hypertrophique : La cicatrice peut rester gonflée, rouge, sensible pendant plusieurs semaines, une raideur locale peut être associée ; la rééducation cutanée améliore la cicatrice (par les contraintes mécaniques) et améliore la mobilité. Cette même rééducation post opératoire peut prévenir ces troubles cicatriciels.
Problèmes cicatriciels tardifs
La cicatrice peut devenir hypertrophiée créant une chéloïde dont l’explication est surtout la constitution biologique, le traitement est surtout de médecine physique,
Prévention : massages cicatriciels (et autre rééducation cutanée) et éviter l’exposition au soleil.
Survenue d’un kyste épidermoide (développement sous cutané d’un fragment cutané qui s’est introduit dans la plaie opératoire)dont le traitement est l’exérèse chirurgicale.
Les méfaits du tabac :
L’arrêt du tabac est nécessaire car le tabac augmente le risque de complications surtout infectieuses et cutanées (difficultés cicatricielles, nécrose cutanée, défaut de consolidation osseuse…).
Une raideur
Le risque de raideur est très important si l’articulation a été opéré mais la raideur des articulations autour du foyer opératoire peut survenir liée à l’immobilisation ou la non utilisation pour diverses raisons ; dans des cas graves elle est associée à un syndrome algodystrophique (voir plus loin) ; la rééducation permet d’améliorer la mobilité ;
Prévention : la rééducation et/ou la mobilisation post opératoire précoce permet de prévenir la raideur.
Douleurs au froid
Des douleurs peuvent survenir lors de l’exposition au froid pendant plusieurs années, l’évolution spontanée est la régression lente ; la protection contre le froid est le seul traitement et la seule prévention.
Une atteinte nerveuse
Une atteinte d’une branche nerveuse (pris dans un tissu fibreux cicatriciel, ou section en cours d’intervention) est exceptionnelle ; plus fréquemment s’observe une sensation moindre autour d’une cicatrice pendant une période transitoire. ; La repousse d’une branche nerveuse blessée peut s’accompagner de douleurs névromateuses. L’électrothérapie transcutanée, la rééducation cicatricielle et un traitement médical améliore les signes cliniques, à défaut de quoi une intervention se discute.
Une atteinte vasculaire
Par lésion d’un vaisseau important à l’origine d’une hémorragie ou d’un hématome compressif est exceptionnelle ; elle justifie une reprise chirurgicale en urgence.
L’infection post opératoire : est parfois liée à la pathologie opérée mais parfois sans relation avec cette dernière
Le risque est diminué si vous ne fumez pas et si vous respectez les consignes concernant les soins locaux surtout pour éviter l’humidification de la plaie opératoire : ces consignes seront précisées lors de la remise des ordonnances de sortie ; pourtant malgré la bonne observation des consignes le risque plus faible persiste,
La réalisation de ce risque peut être favorisé par la pathologie soignée (ex : lésion infectieuse), par l’intervention réalisée (ex : chirurgie osseuse), par votre état de santé (ex : diabète, tabac…) ;
►En cas de doute sur une infection post-opératoire une surveillance vous sera proposée ;
►En cas d’infection confirmée le traitement proposé comportera un ou plusieurs des traitements suivants : soins locaux, antibiothérapie, excision chirurgicale des tissus infectés ; dans les cas graves ces trois traitements seront associés
L’algodystrophie ou Syndrome Douloureux Régional Complexe (SRDC)
L’algodystrophie est une complication non exceptionnelle, suite à une intervention chirurgicale ou un accident. Elle est le plus souvent imprévisible. Elle se manifeste par une inflammation régionale qui dépasse le foyer traumatique ou chirurgical atteignant souvent les extrémités, prédominant le soir ; son traitement est médical (anti-inflammatoires, antalgiques) et fonctionnel (rééducation, port d’orthèses) ; l’évolution spontanée se vers le refroidissement de cette inflammation en plusieurs mois pouvant laissée place à une raideur du membre (d’où l’importance du traitement fonctionnel pour garder la mobilité) et des douleurs séquellaires.
Prévention :
Pour réduire ce risque : Mobilisation et utilisation du membre opéré dans toutes ses amplitudes autorisées des son réveil de l’anesthésie mais sans forcer sur la douleur (si besoin à l’aide d’un kinésithérapeute) ; La prise d’un traitement efficace contre la douleur diminue le risque (ne pas hésiter à consulter si le traitement antalgique n’est pas efficace) ; être décontracté le jour de l’intervention ; Prise de vitamine C à débuter un mois avant l’intervention jusqu’à un mois après.
La liste n’est pas exhaustive et une complication exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.
Facteurs aggravants
- Vos antécédents,
- Vos pathologies et terrains associées
- (obésité, diabète, autres maladies métaboliques, maladies rhumatismales, maladies vasculaires ...)
- Le tabac,
- Votre hygiène de vie (alimentation, hygiène...)
- Votre comportement (anxiété, respect des consignes .....)
Peuvent augmenter la probabilité que ces risques se réalisent ainsi que leur importance; l'augmentation des risques augmente le risque de séquelles.